Les Nigérians investissent plus d'argent dans la crypto et les jeux d'argent que sur le marché des capitaux.

Le Nigeria observe son marché se désagréger tandis que les jeux de crypto et de hasard drainent les portefeuilles qui auraient pu alimenter de réels investissements.

Le régulateur national du pays africain déclare que l'argent des ménages quitte le marché productif et inonde des canaux à bénéfices rapides qui ne rendent presque jamais rien. L'ampleur est quotidienne, constante et suffisamment importante pour dicter littéralement le comportement de l'économie.

Le Directeur Général de la Commission des Valeurs Mobilières (SEC), Dr. Emomotimi Agama, a déclaré que plus d'un quart des près de 240 millions de personnes au Nigeria misent un total de 5,5 millions de dollars chaque jour sur des plateformes de jeu.

En même temps, moins de trois millions de personnes investissent sur le marché des capitaux. Agama a déclaré que plus de $50 milliards de transactions en crypto-monnaies ont transité par le Nigeria entre juillet 2023 et juin 2024, ajoutant que cette habitude est motivée par une inflation à deux chiffres, une naira qui a perdu presque 70 % de sa valeur depuis mai 2023, et le fait que plus de la moitié de la population vit dans la pauvreté.

Les gens veulent de l'argent rapidement, donc ils se tournent vers tout ce qui ressemble à un retour rapide.

Les jeux d'argent et la crypto-monnaie augmentent tandis que le marché des capitaux perd du terrain

Agama a déclaré que moins de 4 % de la population adulte nigériane sont des investisseurs actifs sur le marché des capitaux. Pourtant, plus de 60 millions de personnes parient chaque jour. Il a déclaré que cela a fait baisser la valeur des actifs cotés à seulement 30 % du PIB du pays.

La SEC l'a comparé à d'autres endroits : l'Afrique du Sud est au-dessus de 300 %, la Malaisie est au-dessus de 120 %, et l'Inde se situe à environ 90 %. Il a dit que l'écart limite la capacité du pays à lever des fonds pour le développement.

Agama a expliqué que le Nigeria fait face à un déficit de financement des infrastructures d'environ $150 milliards chaque année, tandis que le marché contribue très peu à combler cette lacune.

Agama a déclaré : “Un appétit pour le risque existe clairement, mais pas la confiance ni l'accès pour canaliser cette énergie dans le secteur productif.” Il a qualifié cette tendance d'obstacle à la croissance économique et à la formation de capital.

Il a également souligné que les gens n'évitent pas le risque, ils choisissent un risque qui promet un gain immédiat plutôt qu'un risque qui nécessite de la patience.

Jeux d'argent, trading de crypto, spéculation sur les devises étrangères ; ce sont désormais des habitudes quotidiennes. Pour y remédier, le président Bola Tinubu a signé une nouvelle loi sur les investissements et les valeurs mobilières plus tôt dans l'année.

Agama a déclaré que la loi soumet des actifs comme les cryptomonnaies à une réglementation, sans les interdire, mais en reconnaissant qu'ils sont déjà intégrés dans le système financier.

La SEC a déclaré qu'elle souhaite créer de nouveaux produits financiers et utiliser la technologie pour faciliter l'investissement pour les Nigérians de tous les jours.

Revisiter un plan de marché vieux de dix ans

Agama a discuté du plan directeur du marché des capitaux (CMMP) qui a été lancé en 2015, en disant que la vision était de faire du marché un moteur principal de la croissance à long terme, mais a moqué en demandant ce qui a été accompli jusqu'à présent.

Selon lui, moins de la moitié des 108 initiatives prévues ont été réalisées, en raison d'un suivi faible, d'une mauvaise coordination avec les plans nationaux et d'un faible engagement des parties prenantes.

La SEC a répertorié ces problèmes affectant sa prochaine phase :-

• Faible participation des détaillants
• Forte concentration du marché
• Réduction des investissements étrangers
• Actifs de retraite non utilisés
• L'argent de la diaspora qui reste en dehors du marché, et;
• Le $150 milliard de l'écart d'infrastructure annuel qui reste ouvert.

Agama a dit : “La vision sans exécution est de l'inertie, et la réforme sans mesure est une aspiration sans responsabilité.”