La correction de 11 % de l'or suscite un récit de "rotation vers Bitcoin", mais les données racontent une histoire différente.

Après un rallye historique qui a propulsé l'or au-dessus de 4 300 $ l'once, le métal précieux a maintenant entamé sa première correction majeure en plus de deux ans, rompant une série de 750 jours sans une baisse supérieure à 10 %.

La baisse, maintenant à 11 %, a ravivé le débat dans les cercles financiers sur la question de savoir si le capital se détourne de l'or pour se diriger vers le Bitcoin.

L'analyste a remis en question ce récit viral avec un modèle de corrélation sur mesure comparant l'or et le Bitcoin au fil du temps en utilisant leurs moyennes mobiles sur 180 jours respectives. Le graphique génère deux signaux clés :

• Un signal positif lorsque le Bitcoin se négocie au-dessus de sa moyenne mobile à 180 jours tandis que l'or tombe en dessous de la sienne.
• Un signal négatif lorsque les deux actifs se négocient en dessous de leurs moyennes mobiles sur 180 jours.

Selon l'analyste, les données présentent un tableau beaucoup plus nuancé. Bien que la thèse de la “rotation de l'or vers le Bitcoin” soit apparue à certains moments, comme en 2012, fin 2016 et 2020, elle ne parvient pas à se maintenir de manière cohérente à travers les cycles de marché. En revanche, des périodes comme 2014–2015, fin 2018 et 2022 n'ont montré aucune relation structurelle de ce type.

Les résultats suggèrent que l'or et le Bitcoin peuvent diverger sur des périodes plus courtes mais restent largement indépendants en tant que couvertures macroéconomiques, entraînés par des bases d'investisseurs distinctes. Bien que le capital spéculatif puisse se déplacer entre les deux lors de pics de volatilité, l'analyste soutient que l'idée d'une rotation de portefeuille à grande échelle de l'or vers le Bitcoin reste non fondée.

En fin de compte, l'analyse souligne une tendance plus large : la force du Bitcoin n'a pas besoin de dépendre de la faiblesse de l'or. Alors que les actifs traditionnels et numériques évoluent en parallèle, la corrélation entre les deux semble être cyclique, et non causale, un rappel que les récits dépassent souvent les données dans les marchés en rapide évolution d'aujourd'hui.